Transformation d’une cuve de décantation en terrarium à rainettes (Hyla cinerea )
Point de départ :Je possède une cuve de décantation pour l’élevage des alevins en aquariophilie ,d’un volume de 50x50x50 approximativement.Problème,ladite cuve qu’on m’a filée est dans ma cave depuis des mois,dans un sale état .Le fond de la cuve est en effet bien pété,et comprend une fissure qui fait toute la largeur du fond,plus une autre fissure secondaire .Moralité :cette cuve n’est plus étanche.
Etape 1 :le colmatage du fion fond .Matériaux :cartouche de silicone ,mastic de vitrier ,papier aluminum ,plaque de plexiglas .D’abord rincée au jet ,la cuve est ensuite séchée .Un coup de toile émeri sur le fond permet d’enlever le problème des petites échardes de verre qui saillent de la fissure .Un coup de produit à vitres,un coup de chiffon ,et voilà une surface bien propre .
J’applique ensuite du mastic de vitrier sur les fissures ,en suivant celles-ci ,et en laissant un bon centimètre de mastic de chaque côté des fissures .Temps de séchage :24 heures .
Un test me permet de voir que le bac mis en eau ne fuit plus .
Je me pose alors le double problème de l’étanchéité d’un tel joint à long terme et de l’éventuelle toxicité du mastic une fois sec .
Je dispose alors au fond de la cuve rafistolée au mastic du papier d’aluminum ,en tenant compte de l’épaisseur du joint pour en disposer une couche plus épaisse là où il n’y a pas de mastic ,afin de disposer d’une surface parfaitement plane au fond.
Je dispose d’une grande plaque de plexiglas transparent que je scie alors à la dimension du fond (sans scie digne de ce nom et avec de simples lames de scie à métaux,pas facile,et ce n’est pas Cabri
qui me contredira
).Je colle alors la plaque au silicone au fond du bac ,en faisant des joints étanches avec le silicone à la jonction des rebords de la plaque de plexi et du verre ;je dispose également de gros points de silicone au fond entre l’alu et la plaque .Temps de séchage :48 heures .
Au départ,il restait du scotch double face sur la cuve et un paquet de terre collée .Le scotch étant particulièrement résistant,j’ai eu recours à l’acétone pour attaquer la colle de ce dernier , puis grattage au cutter jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucune trace .La paille de fer pour faire la vaisselle fut également un instrument radicalement efficace pour enlever toutes ces m**** bien collées .
La cuve est alors javellisée ,passée au produit à vitres et bien rincée .Je dispose maintenant d’une cuve propre et étanche .
Etape 2 : habillage des parois :Matériel :plaques de liège pour l’isolation phonique,cutter ,silicone,scotch double face,ventouses,adhésif Vénilia noir.Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus ,j’ai disposé verticalement sur 3 côtés des plaques de liège compressé d’1cm d’épaisseur pour l’isolation .Ces plaques permettent de créer un espace clos et sécurisant à l’intérieur du terrarium afin de minimiser le stress des animaux ,c’est également un excellent moyen de conserver la chaleur à l’intérieur.
Les plaques font 50x50 cm à l’origine ,le cutter aidant à les ramener à la dimension voulue.Problème,des plaques de cette épaisseur ont tendance à gondoler quand elles sont mises verticalement .
Je les avais collées à l’origine avec du silicone et rajouté du scotch double face ,mais elles ont vite donné des signes de déformation .
Deux tasseaux en bois forçant un peu entre les deux murs latéraux permettent en outre aux plaques de tenir sans gondoler par le bas .J’ai choisi du hêtre pour éviter tout souci de toxicité .
Solution :en bas des plaques,pose de renforts en liège avec les chutes de mes plaques ,et en haut ,les plaques sont coincées par des ventouses .Ainsi ,à l’avenir ,ni les grenouilles,ni les grillons n’auront la place de s’y glisser.Illustrations :
Ainsi ,plus rien ne bouge .
Etape 3 :habillage extérieur de la cuve :Soucieux de camoufler les arrêtes visibles de la cuve et de cacher les traces de scotch double face et de silicone visibles par transparence ,un rouleau de 2 mètres d’adhésif opaque noir utilisé pour la décoration est appliqué à l’extérieur des 3 faces habillées de liège .Pour les arrêtes et les endroits plus « étroits »,du scotch noir de peintre donne l’impression que la cuve est entièrement gainée de noir aux angles et aux bords de celle-ci .(Voir photos ci-dessus ,on aperçoit la bande noire ).
Nous obtenons donc,à ce stade,à peu près ça :
Etape 4 :couvercle :Je disposais déjà d’un couvercle .
Matériel :tasseaux en bois de hêtre de 20x20 mm de section ,scie (à métaux toujours,aïe aïe ) ,clous ,deux planchettes de 3 mm de chêne ,du grillage plastique à mailles de 2 mm ,adhésif opaque noir comme ci-dessus ,lime .Un cadre plus grand que le dessus du terra est réalisé avec les tasseaux ,en laissant 1 cm de marge en longueur et en largeur pour qu’il s’adapte bien .Ce cadre en bois est assemblé par des clous et composé de 4 tasseaux ,2 de 56 cm pour la longueur ,et 2 autres de 48 cm pour la largeur du cadre .
Sur le cadre ,je cloue alors les deux planchettes ramenées à la taille exacte pour s’adapter à la taille de celui-ci .Il ne reste plus qu’à fixer le grillage plastique qui constitue l’aération du futur terrarium .Il est tendu entre les deux planchettes avec de petits clous .Tous les clous qui dépassent sont ensuite sciés et limés pour éviter de se piquer dessus .
L’ensemble du couvercle,à part l’aération unique (50x 15 cm environ ) est alors uniformément recouvert de l’adhésif noir opaque à l’extérieur ,et laissé « brut » à l’intérieur .
Intérieur du couvercle (détail )Je fais ensuite sauter une maille au ciseau .
Je fais passer un fil électrique muni d’une prise par ce trou et je monte une douille E14 au bout ;avec un spot 25W vert ,pour un meilleur rendu des couleurs des futures plantes et pour fournir à la fois point chaud et éclairage .Il est inutile de protéger ce spot ,j’ai commencé de cette manière il y a 7 ans avec des
Bombina orientalis ,j’ai eu d’autres grenouilles depuis,et jamais eu le moindre souci .
Le spot est « calé » pour ne pas bouger en mettant autour du fil qui sort de la douille du scotch noir isolant,avec l’épaisseur de scotch en surplus,rien ne bouge .
Une fois avec couvercle et éclairage ,voilà ce que ça donne :Etape 5 :bon ,maintenant on commence l’aménagement .Les noix de coco ont l’avantage d’être propres et adaptées aux amphibiens pour fournir des cachettes .Le tournevis et mon marteau sont des armes auxquelles aucune noix de coco ne résiste ,eh oui,
mon marteau n’est pas une légende ,le voici :N’est-il pas joli ?
Et cette noix de coco,après avoir subi les outrages de mon marteau,ne vous fait-elle pas penser à un casque viking ?
5a. L’affable de La Fontaine ,ou la Grenouille qui voulait se tremper les fesses pour avoir la raie nette :Le bac d’eau sera calé entre les deux tasseaux du fond .Il s’agit d’une petite cuve plastique de 25x25x20 cm environ ,du type de celles que j’utilise pour l’élevage des geckos juvéniles en batterie .Tiens,j’aimerais bien faire une fontaine dedans…comment faire ?
Une fontaine du commerce ,c’est cher et souvent pas beau .Rien de tel que le fait maison .Une simple pompe d’aquarium ,récupérée toute neuve dans la benne du SAV de Carref***
où mon frangin travaille et me prévient dès qu’ils balancent des trucs sympa (comment ça,je raconte ma vie ^^ ?),un bout de tuyau fin en silicone transparent ,une buse (non,pas l’insulte,bande de buses
),c’est à priori le matériel de base ,reste à camoufler .
Déjà ,je garnis le fond de la boîte/piscine à grenouilles de quartz noir en grains fins .Ensuite ,mon marteau n’a pas fini de casser des noix (de coco,évidemment )
:
L’une d’elles est d’abord ouverte ,puis sans pitié décapitée, et je conserve le petit chapeau ,pas pour ce que vous croyez bande d’obsédés
,mais l’équation marteau+ tournevis est très efficace pour créer des lignes d’éclatement dans la coque de noix ,bon ,un peu aléatoires ,mais c’est ça qui est drôle .
La plus grosse partie de la noix (huhu^^) sert à camoufler la pompe ,il ne reste plus qu’à y poser le petit couvercle pour qu’on ne voie plus rien de cet horrible engin peu esthétique .Etonnant ,non ?
Et hop !Magie !
Le tuyau en silicone est fixé par un petit fil de fer discret à une écorce préalablement trempée et désinfectée et débarrassée de ses tanins .
Problème ,un tuyau en plastique,ça n’est pas très beau .Que faire ?
Bah ,le camoufler avec un peu de mousse,tout bêtement :
Pendant ce temps-là ,quelques tofs des rainettes,puisque je n’avais que ça à foutre :
La suite ce soir...