- Patrick de Tourcoing a écrit:
- Il fut un temps où la sélection naturelle se faisait au détriment des plus faibles et seuls les plus forts survivaient. Je dirais maintenant que ce sont les plus intelligents qui tirent leur épingle du jeu.
Nan je ne suis pas d'accord
(et sur les 2 parties en gras)...
Le principe même de l'évolution naturelle, c'est que les mutations qui apportent un petit bonus
aident leur porteur à
mieux se REPRODUIRE (en ayant plus de descendants viables soit parce que les parents vivent plus longtemps, soit parce que les enfants sont plus résistants). Ça permet alors aux gènes qui apportent ce bonus d'être + représentés, globalement, dans la population,
au fur et à mesure des générations. Ça n'empêche pas les "moins adaptés" de survivre...
Chez les humains, un QI plus élevé ne fait pas avoir plus d'enfants. Pas même une meilleure position sociale. Ou n'importe quel critère chargé d'évaluer l'"intelligence"...(Le film satyrique "idiocracy" est basé sur un principe exact...
De même qu'on ne va pas avoir, dans 1000 ans, des doigts plus longs parce qu'on tape de + en plus à l'ordinateur... Ca, c'est du lamarckisme
. Ce serait le cas si les :
- 1 avoir des doigts plus longs permettait de taper plus vite oumieux
- et SURTOUT 2 que taper plus vite fasse avoir plus d'enfants...
En revanche, comme tu le soulignes Nico, dans certaines parties du monde où l'espérance de vie est autour de 35 ans et où les maladies terribles sévissent, une mutation rendant insensible au SIDA ou à EBOLA aurait sans doute un véritable avantage reproductif...
L'évolution continue bien évidemment chez tous les être vivants, mais chez l'homme, tout au moins dans nos sociétés privilégiées, son moteur n'est pas aussi net que chez les autres animaux... En effet, ici on a statistiquement peu de chances de mourir avant d'avoir eu des enfants...
Par contre, on assiste de plus en plus à des infertilités voire des stérilités liés à notre environnement + ou moins naturel : pesticides, téléphone portables allumés dans la poche du pantalon etc...
SI quelque chose touche notre
efficacité reproductive, à l'échelle d'une population,
ALORS la sélection "naturelle" se fera sur ce point-là... Par exemple, une résistance aux pesticides... une meilleure résistance au stress si globalement les humains meurent à cause de ça avant d'avoir eu tous les enfants voulus...
Mais il ne faut pas perdre de vue comment ça fonctionne
- des mutations dans tous les sens, au hasard, la plupart ne conférant aucun avantage ni désavantage
- une pression sélective, sur x ou y critères (et c'est à
ÇA que l'être humain a tendance à échapper)
- une
meilleure reproduction aux porteurs d'avantages.
- les moins bien lotis
se reproduisent aussi, mais sont
de moins en moins représentés dans la population au sein de laquelle des mutations bénéfiques apparaissent
- les mutations neutres confèrent juste une + grande variabilité génétique à la population donnée.
Donc les plus faibles ou les moins adaptés peuvent survivre aussi, même si au fil du temps il y a statistiquement moins de chances qu'ils y arrivent, et que certaines mutations sont tellement positives qu'elles confèrent un avantage fulgurant sur les autres - par exemple, la mutation la plus récente omniprésente chez l'espèce humaine, dont on a trouvé trace, est la capacité à digérer le lait d'autres mammifères y compris à l'âge adulte, c'était il y a environ 10000 ans. Ce qui a sans doute contribué à accélérer le passage de "chasseur-cueilleurs" à "éleveur-cultivateur"...
Certaines populations ont cette capacité à 100%, chez d'autres c'est un peu moins répandu, d'où les pseudo-allergies au lait, peut-être...
Chez les Scandinaves, où les cantines professionnelles proposent du lait en boisson à midi, les allergies et autres intolérances au lait de vache ne sont pas à la mode....
A+
Fenchurch