Leatherback, Smoothie, Spikeless, Silkback ou Scaleless
Je tiens tout d’abord à faire une distinction entre les (Phases)
Mutations et les
Tares : Les mutations "acceptables" sont obtenues par des croisements génétiques afin d’obtenir des variations de couleurs et de motifs portant
peu atteinte au métabolisme du Pogona. Les tares, elles, sont obtenues par le même type de croisements génétiques, à la différence près qu’elles sont en fait des malformations visibles (ou non) obtenues par des modifications physiques rendant l’animal plus fragile, voire non viable (exemple: albinos).
Le
Leatherbacks est une erreur génétique, qui agit sur la réduction des écailles en particulier sur le dos (réduction ou une absence de tubercules), ce qui a pour effet d’intensifier les couleurs de l’animal. Cette aberration a été volontairement développée par les éleveurs dans un but purement lucratif, du fait de la diversité importante de couleurs qu’elles offrent et de la nouveauté à vendre, la loi du marché voulant que "plus c'est rare, plus c'est cher".
Les
Leatherbacks sont aussi appelés
Smoothies aux USA, avec 2 types distincts,
American Smoothie (de chez Dachiu) et
Italien leatherback (de chez Allesandro).
Le nom de
Smoothie a tendance à disparaître laissant place au terme d'
American leatherback (plus vendeur).
L'
Italien leatherback porte le gène
co-dominant tandis que l’
American Smoothie porte le gène
récessif, qui nécessite en pllus des croisements consanguins pour établir la tare dans les lignées...
La ligne co-dominante est plus lisse que la ligne récessive. Mais elles sont très difficiles à différencier à l’œil nu.
Par ailleurs elles peuvent être mélangées car elles sont compatibles, ce qui amène en plus un autre soucis d'origine génétique (récessive ou co-dominante...)
Par sélection, les éleveurs ont aussi obtenu le
Spikeless, qui possède encore moins d’écailles et de piques au niveau des flancs et de la tête, la peau garde l’aspect cuir du
Leatherback. C'est une appellation pour un
Leatherback à la réduction maximale.
Les
Leatherbacks ont les mêmes conditions de maintenance que les autres Pogonas, mais bien qu’ils aient cette faculté, nous ne pouvons en aucun cas favoriser leur élevage, le développement ou la reproduction de cette tare, pour la simple et bonne raison que le croisement de 2
Pogona Leatherback peut donner 1/4 de
Silkback ou
Scaleless, qui sont eux de véritables aberrations génétiques. Par la même occasion le croisement avec des
Pogona sains ne fait que dégrader de plus en plus l’intégrité génétique de l’animal, qui est déjà souillée par une forte consanguinité chez certaines Phases.
Le
Silkback se manifeste par l’absence totale d’écailles, de tubercules et d’épines latérales, ils sont extrêmement lisses avec des couleurs beaucoup plus apparentes. Les silkbacks développent quasi systématiquement une nécrose de la queue...
Nota : Il ne faut pas oublier l’importance des écailles, elles protègent les Reptiles des rugosités du sol ou des branches, pierres, etc. Elles lui fournissent aussi une défense contre les parasites, les insectes (piqueurs, morsure).
Ils ne pourront jamais vivre comme des
Pogona normaux. On ne pourra leur apporter la maintenance de base de l'espèce, au risque de les blesser irréversiblement, voir de les tuer.
Les (phases)mutations extrêmes, que l'on refuse ici parce qu'elles ont un impact direct sur la santé des animaux, sont d'ailleurs interdites par la loi : Article R214-23 Modifié par Décret n°2008-871 du 28 août 2008 - art. 1 :
La sélection des animaux de compagnie sur des critères de nature à compromettre leur santé et leur bien-être ainsi que ceux de leurs descendants est interdite.
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Les Températures au point chaud ne ne devront pas dépasser les 36°C au risque de brûlures. Certains les élèvent même avec 32°, or la TMP (Température Moyenne Préférentiel) du
P. vitticeps est de 35°C pour qu’il puisse vivre correctement. C’est la température qui lui est nécessaire afin d’avoir une digestion correcte et qu’il puisse se mouvoir normalement. De même, son épiderme étant moins épais, il se refroidit très vite et nécessite alors une température fraîche plus haute qu'à la normale. De même une température trop haute provoque rapidement une déshydratation.
Les risques d'une maintenance inadéquate d'un
Pogona à des températures inférieures sont : le pourrissement des aliments dans le système digestif (occlusion intestinale, septicémie), l’impossibilité de lutter efficacement contre des parasites internes, animal amorphe n’ayant pas développé une musculature suffisante dû à un manque d’activité.
Pour les UV on ne pourra utiliser des lampes types vapeur de mercure, trop puissantes en émission d'UVb, et il faudra un éloignement minimal vis à vis des néons. Certains éleveurs préconisent de ne pas dépasser les 5.0 ou d’utiliser des lampe 10.0 usagé. Or, cette quantité d’UV n’est pas suffisante pour la métabolisation de la Vitamine D3 et du calcium.
Les risques sont : problème de croissance, d’ostéoporose (hypocalcémie), de viabilité des œufs chez les femelles gravides, etc…..
Nota : Le comble pour un animal désertique, c’est que des UV 10.0 (qui sont obligatoires pour cette espèce) peuvent engendrer des coups de soleil avec brûlures allant jusqu’au 3éme degrés.
La mue devient problématique sur cette aberration génétique lorsque des soins sur le corps de l'animal ne sont pas apportés. Certains éleveurs enduisent régulièrement le corps de vaseline, et leur font prendre très régulièrement des bains, avec un contrôle minutieux de la peau chaque jour. (je t'ai modifié car je connais un éleveur précurseur de cette phase qui ne l'élève pas du tout dans de telles conditions, seuls ceux qui ne le savaient pas on fait de la débrouillardise mal fagotée)
Les risques sont : des nécroses qui peuvent découler sur une perte de membre (comme les doigts, la queue, etc…).
Certaines études vétérinaires préconisent d’augmenter l’hygrométrie du terrarium en pulvérisant le substrat plusieurs fois par semaine avec de l’eau tiède. Mais l’excès d’humidité (Doc. Schill**er), engendre des mycoses cutanées, des infections au niveau des doigts ou des dermites, un parasitisme persistant malgré des traitements répétés, et des infections respiratoires.
Sachez aussi que de par sa fragilité, la peau ne peut supporter les assauts répétés des congénères (morsures ou coups de griffes), ce qui pourra engendrer des blessures graves. Lors de l’accouplement une femelle sera réellement en danger. C'est pourquoi les gros éleveurs au but lucratif n'accouplent pas de femelle. Inutilité d'une femelle? un comble pour faire le tour du cycle de la vie du
Pogona.
Pour information : De façon générale, toutes ces mutations concernent la peau, et toute altération de la peau n'est pas forcément anodine. En effet la peau (ou tégument) est la première barrière de protection de l'organisme contre les agressions extérieures. Les reptiles, à la différence des amphibiens, possèdent le même type de tégument que les mammifères (dont l'homme), en trois couches (épiderme, derme, endoderme).
La partie superficielle, la plus mince, est l'épiderme.
La partie interne la plus épaisse est le derme.
Une couche plus profonde, l'endoderme.
La peau supporte naturellement sa propre flore cutanée (acariens, micro-nématodes, micro-champignons et très nombreuses bactéries), qui assure un
contrôle dans les équilibres d'une peau saine.
La peau permet de maintenir le milieu corporel intérieur isolé et
limite les pertes d'eau, bien qu'étant semi-perméable face aux liquides extérieurs.
Par ailleurs, elle joue un rôle de
protection contre les rayons solaires, en particulier les ultraviolets, notamment grâce à la présence de mélanocytes.
Certaines cellules épidermiques jouent un rôle important dans la
protection immunitaire de l'organisme, et le derme contient un réseau de vaisseaux sanguins plus ou moins important.
Lorsqu'elle est exposée aux rayons ultraviolets, la peau participe à la
synthèse de la vitamine D nécessaire à la
croissance et à l'
équilibre calcique et phosphorique de l'organisme.
La peau, caractérisée par une grande capacité de régénération et de cicatrisation, constitue une barrière physique souple qui protège les tissus et les organes de la plupart des agressions extérieures. La peau est résistante à la plupart des infections
tant que son intégrité physique et fonctionnelle est assurée.Une peau amincie, fragilisée, ou avec des mélanocytes défaillants ou absents peut donc être à l'origine de sérieux problèmes de santé sans lien direct avec l'exposition à la lumière par exemple !
Dans les tares génétiques on peut citer aussi l’albinisme, qui est une maladie génétique héréditaire qui touche les mammifères, les oiseaux, les poissons, les amphibiens et les reptiles, se caractérisant par un déficit de production de mélanine pouvant aller jusqu'à l'absence totale dans l’iris et les téguments (épiderme, poils et cheveux, plumes), malgré la présence normale de cellules pigmentaires.
Les albinos ont une
vision déficiente et sont facilement sujets à des kératoses et
cancers de la peau s'ils ne sont pas protégés du soleil.
L'albinisme ne doit pas être confondu avec le leucistisme, qui est l'inverse du mélanisme mais, contrairement à l'albinisme, ne pose aucun problème direct de la physiologie (des conséquences indirectes, comme d'être plus vulnérables dans la nature, se posent toujours).
Le leucistisme est dû à une absence de cellules pigmentaires, alors que dans l'albinisme, les cellules pigmentaires sont normalement présentes, la pigmentation anormale étant due à des protéines manquantes ou déficientes sur la chaîne de fabrication de la mélanine ; les autres pigments ne sont pas altérés et peuvent, s'ils sont présents, colorer l'animal. La couleur des iris, produite par des cellules issues du tube neural, n'est pas affectée par le leucistisme.
Le mélanisme n'est pas limité aux mammifères. Ni même aux vertébrés, par ailleurs. Les formes mélaniques de papillons sont très connues et le mélanisme de la géomètre (phalène) du bouleau (Biston betularia) est même un cas célèbre de sélection naturelle où la forme mélanique fut favorisée dans les régions industrielles durant le XIXe siècle en Angleterre, les bouleaux ayant noirci sous l'effet des fumées des usines à charbon.
Merci à Chiendeprairie, Fenchurch et Gwalchafed pour les compléments et leur aide précieuse.