myxomatose

Vaccin contre la myxomatose

La myxomatose est une maladie spécifique du lapin européen provoquée par un Leporipoxvirus. Depuis son introduction en France en 1952, les aspects cliniques et épidémiologiques de cette infection ont énormément évolué au point qu'aujourd'hui, deux formes cliniques sont reconnues: la myxomatose nodulaire et la myxomatose amyxomateuse. Le signe clinique commun aux deux formes est la présence d'une blépharo-conjonctivite d'intensité variable. Les formes se différencient par l'amplitude des lésions cutanées: myxomes nombreux et prolifératifs dans la forme nodulaire, rares et de très petites tailles dans la forme amyxomateuse. Dans les deux formes de la maladie, la multiplication virale chez l'hôte se traduit par une immunosupression intense qui favorise les complications bactériennes secondaires, principalement respiratoires.

L'utilisation de vaccins homologues pour la primo-vaccination est formellement déconseillée eu égard au pouvoir immunodépresseur résiduel de la souche vaccinale. L'immunité spécifique apparaît en 4 à 5 jours pour les vaccins hétérologues et en 2 à 3 jours pour les vaccins homologues. La durée de l'immunité est de 2 à 3 mois pour les vaccins hétérologues et de 4 à 6 mois pour les vaccins homologues. Le schéma vaccinal dépend de la pression d'infection. Si la pression est faible, la succession des vaccinations est la suivante: primo-vaccination hétérologue à l'âge de 4 semaines avec rappel homologue 2 mois plus tard, puis rappel homologue tous les 6 mois. Lorsque la pression est élevée, la primo-vaccination peut déjà être effectuée à l'âge de 3 semaines, les vaccinations homologues de rappel devant être effectuées après 3 semaines puis tous les 4 mois. D'une manière générale, il est conseillé de vacciner pendant les périodes de l'année où les insectes vecteurs sont les moins nombreux. L'instauration d'un programme de vaccination doit tenir compte de la situation sanitaire du troupeau, la possibilité d'une circulation de souches sauvages peu pathogènes pouvant se traduire par des échecs vaccinaux ou par la réactivation de souches pathogènes.

Pour info :
DERVAXIMYXO SG33 (Merial Belgium)
virus att de la Myxomatose (SG33): min 2,7 log10 DICC50/dose
vaccin lyophilisé et solvant injectable iderm
Posologie:
Primovac:
lapin de chair et de reproduction (âge > 4 sem): 0,1 ml/animal
Revac:
animal de reproduction: 6 sem après la primovac, puis tous les 4 m
Temps d'attente: 0 j
flacon 10 doses + 1 ml de solvant
R/


Bon, tout ça c'est très bien mais ce qui serait plus intéressant ce serait un traitement qui rendrait les lapins insensibles d'une génération à l'autre (une immunisation transmissible au foetus). C'était d'ailleurs en projet et des équipes de chercheurs travaillaient là-dessus. Malheureusement ça fait quelques années que je n'en entend plus parler, il faut dire que ces labos bossent également pour le monde agricole ... qui n'a pas intérêt à voir les lapins réinvestir ses champs.

Par conséquent si quelqu'un a des nouvelles, je serais très heureux de les entendre (vous imaginez à quel point je peux être impatient).

Au passage, on parlait également de production en masse de puces porteuses du vaccin ... plus de nouvelles non plus ! et pourtant ce projet semblait bien plus proche de trouver une issue favorable, mais le lobby agricole ... no comment !

Histoire d'une lutte biologique "réussie" : la myxomatose
D'après Joubert et al. 1972 et Arthur 1987 ; 1989, 1989.

Découvert en Uruguay en 1896 par le Professeur Sanarelli le virus myxomateux ne suscita d'abord qu'un intérêt scientifique. L'étroitesse du spectre d'hôtes (*), et le fait en particulier que l'Homme ne soit réceptif au virus ni par voie intradermique, ni par voie conjonctivale, ni par voie pulmonaire, le désignait cependant rapidement comme un agent infectieux potentiel pour combattre les populations importantes du lapin sauvage introduit en Australie. Disséminé en 1950 dans cinq localités de l'État de Victoria, le virus envahissait rapidement une surface de 1 500 km de large et provoquait, dans certains secteurs la disparition de 90% des lapins. Il apparaissait néanmoins que l'implantation du virus variait de façon importante en fonction des climats régionaux et de l'abondance des arthropodes vecteurs (les puces).

En France, l'introduction du virus par le docteur Armand Delille en 1952 provoquait l'extension rapide de la maladie à l'Europe puis à l'Afrique du Nord. Depuis cette époque, la maladie persiste, soumise à un rythme saisonnier. On observe également une variation générale de la virulence, due probablement à une conjonction de facteurs liés à l'hôte, au virus et aux vecteurs. Les observations de terrain montrent une diminution de la virulence à la fin des années 1970, suivie d'une recrudescence virale vers le milieu des années 1980 et à nouveau une baisse de l'impact. La résistance à la myxomatose serait liée à l'expression de plusieurs gènes se situant à des endroits différents sur les chromosomes. Leur transmission in toto à chaque animal n'est donc pas possible. Par ailleurs, on suppose que les génotypes sélectionnés pour leur résistance à la myxomatose présentent des désavantages compétitifs sur d'autres plans et ne peuvent pas se maintenir seuls dans une population à longue échéance. À des fins cynégétiques et dans le but de restaurer les populations, l'Office national de la chasse a conduit de nombreux travaux en collaboration avec plusieurs laboratoires de recherches (des Écoles nationales vétérinaires, entre autres). Ces travaux ont porté en particulier sur des tests de vaccination, sur la lutte contre les vecteurs et sur l'utilisation de puces vaccinantes. Recoupant l'avis de différents scientifiques, les conclusions d'un rapport du ministère de l'Agriculture résumait la situation de la manière suivante : " Il faut que chacun se persuade que l'éradication de cette virose est impossible à échéance prévisible ". De ce fait, la myxomatose représente actuellement un exemple rare d'introduction " réussie " d'un virus dans une population de mammifères.
(*)seul le Lièvre, Lepus europaeus, peut exceptionnellement être infecté spontanément.

ouais.Sans vouloir s'acharner sur les lapins,attention à la sélection naturelle.L'Australie en a fait les frais au début du siècle dernier,avec des populations inocntrôlables qui dévastaient tout.

A la différence que l'Europe possède tous les prédateurs naturels du lapin capables de juguler les pics de population : homme, chat, belette, hermine, putois, fouine, buses, busards, renard (depuis que les renards sont vaccinés contre la rage, leurs seuls prédateurs naturels sont l'aigle royal -pas trop répandu- et l'homme, ils sont largement en nombre suffisant pour jouer pleinement leur rôle).

De plus avant 1952 le virus n'existait pas en Europe, la nature trouvait d'autres moyens de sélection tels que celui présenté ci-dessus, auquel il convient d'ajouter toutes les autres pathologies dont peuvent souffrir les lagomorphes.

Voici la photo d'un lapin prélevé ce matin. Il présente les symptômes de la myxomatose amyxomateuse, à savoir des nodules réduits et légèrement purulents. L'oeil est quasiment fermé.

A voir.

Je pense -et ça n'engage que moi- que le meilleur moyen de reconnaître un lapin infecté est tout simplement de l'observer.

Les lapins myxomateux ont un comportement typique très différent d'un lapinou sain.

Ils semblent myopes, avancent à tatons et ne courent pas à pleine vitesse, même s'ils sont peu atteint, et sans même avoir les yeux purulents. Avantage : pas besoin de capturer l'animal pour établir un diagnostic.

Petite question pratique :

j'ai un problème conceptuel avec le Vaccin hétérologue, j'aurais voulu savoir s'il s'agissait d'un vaccin atténué ou Inactivé ? car d'un point de vu concept l'utilisation du Forbrome de Shope qui est mortelle chez le Lapereau me semble un poil bizare

Si vous avez plus d'infos à me fournir elle sont les bienvenues

Bravo à l'archéologue, un post qui date de bientot 3 ans !

Je te conseil de commencer par allez te présenter dans la rubrique faite pour, et attendre ensuite une réponse (si quelqu'un peut t'y répondre)

Merci d'avance

lsdn a écrit:

Bravo à l'archéologue, un post qui date de bientot 3 ans !

Je te conseil de commencer par allez te présenter dans la rubrique faite pour, et attendre ensuite une réponse (si quelqu'un peut t'y répondre)

Merci d'avance

Pour l'archéologie, on dit merci Google qui référence toujours mieux les Fora que les autres sources d'informations

J'irais faire un tour sur la section présentation plus tard

edit : j'ai trouver une partie de la réponse qui me rend d'ailleur d'autant plus perplexe ici : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] target="_blank" rel="nofollow">http://74.125.77.132/search?q=cache:oJcAWmTGlm8J:www.oie.int/fr/normes/mmanual/pdf_fr/Chapitre%2520final05%25202.8.1_Myxomatose.pdf+fibrome+de+shope&cd=1&hl=fr&ct=clnk

Bon Beh voilà j'ai trouvé ma réponse pour info :

Le fibrome de Shope est Mortel chez le lapereau Sylvilagus floridanus (Lapin "Américain") et innofensif chez Oryctolagus cuniculus (Lapin Européen) chez qui on l'utilise comme vaccin hétérologue contre la myxomatose.

dans les deux cas chez l'adulte le fibrome de Shope ne forme que des lésions localisés