Intéressant...
Pour ma part ,ce que j'ai pu observer ,c'est que des petits issus du même père et de la même mère peuvent avoir des comportements totalement différents ,soit très discrets et prompts à se cacher ,soit carrément à sauter sur la vitre du terra dès qu'on tripote la boîte à grillons à côté de leur terra (l'une de mes femelles adultes le fait souvent ,et certains de ses petits ne l'ont jamais fait ).
Mettre hérédité (génétique ,donc) et comportement sur le même plan me paraît discutable .Les petits naissent avec des comportements acquis ,qu'ils n'ont nul besoin d'apprendre de leurs parents :chasser ,reconnaître les fruits bons à manger ,se cacher en cas d'alerte...Ca ,c'est la "base commune" à tous les individus .
Chez l'humain ,des comportements vont se retrouver dans une même famille parce qu'il y a un certain nombre de facteurs en jeu :influence du milieu social ,éducation ,caractère des parents...Or ,les reptiles dans leur ensemble ont un cerveau somme toute primitif et sont incapables de dépasser le stade de la réaction à des stimuli simples ,comme le bruit ,la présence de nourriture ,une main qui tente de les saisir...Ils ne peuvent en aucun cas apprendre durablement quelque chose qui n'est pas acquis au départ dans les gênes de leur race .
MAIS chaque individu réagit à divers stimuli à sa manière propre .Nous connaissons tous des
ciliatus qui ne veulent que du grillon ,et d'autres qui se jettent de préférence sur les fruits .Les mécanismes sensoriels sont pourtant globablement les mêmes ,simplement il y a des divergences neurologiques sur des éléments comme les goûts pour la nourriture .Certains humains n'aiment pas les carottes ,un certain % d'entre eux ne les aiment pas car un traumatisme quelconque d'ordre psychologique les en aura dégoûtés ,pour d'autres ,il s'agit d'une répulsion olfactive ,gustative ,voire visuelle .
Sans m'ériger en spécialiste de la neurobiologie et de l'éthologie reptilienne ,il me semble que la "clé" de différences comportementales telles que celles que tu cites chez les reptiles en général sont assez simples à expliquer .
Certaines températures d'incubation peuvent influer chez d'autres espèces au niveau endocrinien et donner des femelles au comportement de mâle ,chez les EM par exemple .C'est une première piste à approfondir ,qui n'a pas de lien direct avec la génétique.
Chaque individu est ensuite génétiquement différent .Si dans une famille humaine ,il y a beaucoup d'alcoolisme ,certains individus ne sont pas du tout alcooliques .La maladie se transmet en partie génétiquement ,et en partie par le vécu ,par l'éducation ,par opposition aux gênes.
Donc ,on pourrait répondre à ta question en disant que les gênes
peuvent éventuellement jouer un certain rôle dans des schémas comportementaux stéréotypés de l'espèce .Ils
peuvent ,mais ils ne sont pas la seule explication .Le peu d'"apprentissage" que peut assimiler un reptile rentre aussi en ligne de compte ,quoique de façon très limitée :un serpent qui se brûle sur une lampe ira s'y brûler une seconde fois comme s'il n'avait rien appris .Mais le facteur le plus important à mon avis est l'individualité de chaque spécimen ,dont l'ADN n'est pas la copie exacte d'un seul de ses parents .Les combinaisons possibles entre les gênes sont trop nombreuses pour qu'on puisse en déduire des constantes .Il peut s'agir de coïncidences ,ou de notre propre tendance à vouloir voir des choses chez l'animal qui vont dans notre sens :en d'autres termes ,ta problématique me paraît quelque peu teintée d'anthropocentrisme